J’ai envie de parler de ce souhait que l’ont certaines femmes de donner naissance à la maison et en même temps de toutes les craintes, les peurs, les croyances etc. qu’elles portent et parfois l’entourage même qui les maintient dans une difficulté à faire des choix par elle-même et pour elle-même Et pourtant, il y a ce désir profond de donner naissance à la maison. Et j’ai envie de parler de ça parce que je suis souvent confrontée à des femmes pour qui c’est une vraie blessure de ne pas pouvoir aboutir leur projet, leur vision. Et je sens comme ça vient ancrer à l’intérieur d’elles, même après la naissance. et que ce manque de confiance-là qu’elles ont ressenti pendant la grossesse, il continue à être présent.
Comme si c’est ce manque de confiance qui s’est enraciné à l’intérieur d’elles et qui vient nourrir après leur maternité. Je ne dis pas que c’est le cas pour tout le monde, mais je le vois régulièrement. Pour moi, la grossesse, c’est déjà un rite de passage. L’enfantement est un grand rite de passage, très clairement. Mais la grossesse, c’est aussi un rite de passage. Parce que la grossesse nous confronte directement avec tout un tas de choses qui remontent. Qui pour moi, tout ce qui remonte, c’est tout ce que le bébé a besoin qu’on voit. Tout ce qu’il a besoin qu’on traite au mieux pour pouvoir revenir au monde. Et oui, dans ce qui remonte et dans ce qui parfois envahit la femme, c’est ce désir de donner naissance dans un endroit particulier et notamment à la maison, chez elle, dans son foyer. Parce qu’elle sent que c’est là la justesse pour elle, parce que c’est là qu’elle se sent en sécurité, parce que c’est là qu’elle se sent appelée tout simplement à donner naissance, à accueillir son enfant et le placenta qui vient avec. Alors c’est facile de mener cette vision et ce projet quand le compagnon, le mari, il soutient. Déjà, l’équipe est bien solide autour de cette vision. On chemine ensemble, mais quand la femme a un compagnon, un mari qui lui a peur, et en plus un entourage qui souvent rajoute cette notion de peur et de vision de scénario catastrophe, alors là, il faut qu’elle puise encore plus profondément en elle-même si vraiment elle tient à ce projet. Ce que je dis souvent aux femmes que j’accompagne, qui sont dans cette situation, et qui sont prêtes à lâcher leur vision, leur projet pour se dire « Ok, c’est pas grave, je vais aller à l’hôpital parce que comme ça au moins, mon époux, mon mari, mon compagnon, au moins lui, il est tranquille, il est en sécurité et moi j’ai besoin que lui, il se sente tranquille et en sécurité pour être à mes côtés. »
A ce moment là, je dis à la femme : « Ok, si c’est ça ta décision et que tu te sens que tu es en paix avec ça, il n’y a pas de souci, bien sûr, vas-y. » mais je pose juste une question. Pose-toi un instant, respire, écoute vraiment à l’intérieur de toi, est-ce que c’est vraiment ok ? Ou est-ce que là c’est une concession que tu fais mais qui crée des nœuds, qui crée de la frustration et qui risquerait après coup, après la naissance passée, de ressurgir et de rejaillir. Parce que, même inconsciemment, c’est à cause de l’autre qu’on n’a pas pu vivre ce qu’on avait envie de vivre. Je pose cette question pour mettre de la clarté à l’intérieur de la femme et de la clarté dans la famille. Et je crois que c’est vraiment important de pouvoir faire ces choix dans cette clarté-là. Parce que si ça crée une crispation à l’intérieur de la femme, et bien ça peut impacter sur la naissance, puisqu’elle ne sera pas là où elle veut. Il peut y avoir une part d’elle qui dit “moi j’ai pas envie de donner une naissance ici alors je donnerai pas naissance ici”.
Ca peut vraiment impacter la naissance et ça peut vraiment impacter le couple et la famille en devenir.
Qu’est-ce que j’invite à faire ? C’est de communiquer. La communication, c’est une clé incroyable, essentielle pour dénouer les nœuds et pour remettre de la circulation, rétablir de l’ouverture et le lien. Donc ça veut dire quoi ? Ça veut dire que à ce moment-là, j’invite le couple, que ce soit en ma présence s’il y a besoin, ou tous les deux, s’ils arrivent à communiquer ensemble, j’invite le couple à se poser dans un moment vraiment dédié à la communication, où ils peuvent utiliser un bâton de parole si c’est plus facile, et si ça permet une communication plus fluide et une écoute aussi plus ouverte et plus bienveillante, et de pouvoir… déposer ce que chacun ressent et de pouvoir être entendu et accueilli et à partir de cet espace là de libération de la parole et de réceptivité de réception de la parole et de l’émotion de l’autre alors ensemble on peut chercher des solutions et peut-être que juste en verbalisant les choses alors il ya quelque chose un espace qui va s’ouvrir une solution qui va se trouver.
Soit c’est l’homme qui va dire “Ah ok, j’avais pas pris conscience à quel point c’était important pour toi et j’avais pas pris conscience à quel point tu étais sûr de toi en fait. Et ok, en fait là je sens que je dois te faire confiance, j’ai compris, je te fais confiance, je te suis. Et je vais cheminer, moi de mon côté, avec toi et sans toi, pour te soutenir et trouver ma place, etc. Les réponses à mes questions, etc. et trouver ma sécurité.”
Ou alors ça va être la femme qui va se dire, “ah ok maintenant c’est bon, j’ai dit. J’ai été entendue, je le vois, je le sens, je me sens accueillie. C’est bon, je suis prête à aller à l’hôpital parce qu’en fait, c’est bon, ça circule, je suis en paix.”
Donc, de communiquer, c’est tellement important tout le temps, dans toute la vie. Mais au moment de la préparation, de la naissance, c’est encore plus important. Parce que le couple forme une équipe, idéalement chacun dans la même direction. Mais vraiment dans la même direction, pas juste par dépit. ou par défaut et surtout pour moi c’est vraiment déjà la préparation de la naissance pour être dans l’ouverture la plus détendue possible et ensuite c’est les premières bases de la future famille, de cette future constellation qui est en train de se créer.
Donc j’invite vraiment les femmes que j’accompagne à aller explorer toutes ces zones-là, celles que parfois on n’a pas envie d’explorer parce qu’on a un peu peur de ce qu’il y a derrière et des dégâts que ça pourrait faire. Mais souvent ce sont des peurs et des dégâts qui sont fictifs, imaginaires, projetés, mais qui ne sont pas réels. Quand on arrive derrière à communiquer, à s’exprimer, et ces espaces de communication… ils ne sont pas toujours évidents non plus, parce qu’on n’a pas toujours l’habitude de communiquer réellement et d’être écouté réellement et d’écouter l’autre réellement. Mais ça aussi, j’accompagne beaucoup à travers différentes techniques, différents outils, etc. pour établir cette communication-là. Et quand ça, le couple l’a éprouvé, là en l’occurrence pendant la grossesse, c’est-à-dire qu’il est capable de le remettre en place après. Et ça, c’est aussi primordial quand on devient parent, de réussir à communiquer, de créer des espaces pour pouvoir dire et pour pouvoir être reçu et recevoir. Donc voilà, cet épisode pour parler de ce sujet rapidement qui me tient tellement à cœur et qui me semble tellement essentiel, qui est d’aller écouter vraiment en soi qu’est-ce qui est vivant.
Arrêtez de mettre des mouchoirs sur ce qu’on ressent en se disant « Bon, c’est pas grave, allez, c’est pas grave et je vais passer l’autre en premier. » Non, on va vraiment écouter ce qui est présent à l’intérieur de nous et ensuite on crée des espèces de communication pour pouvoir parler et être écouté. Les deux. C’est vraiment très puissant. Et ça, je l’ai vu à plusieurs reprises.
Si tu as envie de me raconter ton histoire, ce que tu as vécu, comment ça s’est passé pour toi. Je serai vraiment en joie. Écoutez, je serai en joie de communiquer en retour avec toi.
Ce texte est une retranscription de l’épisode de podcast que tu peux écouter ici
https://podcast.ausha.co/la-taniere-sacree-2/quand-la-communication-dans-la-couple-ouvre-un-accouchement-serein-et-une-parentalite-epanouie
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